Indemnisation des retards aériens : "75% des passagers seront exclus du nouveau dispositif", selon UFC-Que Choisir

L'Union européenne réfléchit à assouplir le règlement européen qui encadre les droits des passagers aériens en cas de retard ou d’annulation d'un vol. Elle prévoit notamment d'augmenter les seuils de retard ouvrant droit à indemnisation.
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Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, affirme jeudi 5 juin sur franceinfo que "75 % des passagers qui actuellement peuvent bénéficier d'une indemnité seront exclus du nouveau dispositif" alors que depuis plusieurs mois, la Commission européenne travaille à une révision du règlement européen qui encadre les droits des passagers aériens en cas de retard ou d’annulation d'un vol.
Le texte, en vigueur depuis 2005, impose aux compagnies aériennes d’indemniser les voyageurs, selon la distance du vol. Mais le projet de réforme actuellement discuté à Bruxelles prévoit d’augmenter le seuil de retard ouvrant droit à indemnisation. "Supprimer comme ça un grand nombre de passagers de la possibilité de se voir indemniser un préjudice, c'est grave", alerte Marie-Amandine Stévenin.
Selon elle, "en mettant le minimum de retard à 5 heures au lieu de 3 heures et en excluant les vols les plus courts, on estime qu'il y aura à peu près 75% des passagers qui actuellement peuvent bénéficier d'une indemnité du fait du retard de leur avion, qui seront exclus du nouveau dispositif qui est envisagé".
Pour les voyages les plus longs, la révision du texte prévoit de reculer ce seuil jusqu'à 9 heures dans certaines conditions. Actuellement, les indemnisations varient selon la distance du vol. "Pour les petits vols, c'est à 250 euros. Pour les vols les plus longs, c'est-à-dire 3 500 kilomètres, c'était 600 euros. En mettant la barre de retard à 9 heures au lieu de 3 heures pour les vols qui sont de 3 500 kilomètres, le passager perd 600 euros", détaille-t-elle.
Cette réforme est vivement critiquée par les associations de consommateurs, qui y voient un recul majeur des droits acquis pour les voyageurs européens. "Ce qui nous nous choque le plus, c'est que les compagnies aériennes font des bénéfices qu'elles ne faisaient pas ces dernières années", ajoute la présidente de l’UFC-Que Choisir, alors que le secteur aérien a renoué avec les profits après la crise du Covid-19.
L’association réclame le maintien du système actuel: "On demande les droits des passagers tels qu'ils sont prévus à l'heure actuelle, avec trois types d'indemnité en fonction de la distance du vol, ça nous paraît être un système vraiment juste", conclut Marie-Amandine Stévenin.
Francetvinfo